top of page
Photo du rédacteurROMAIN LARUE

QUE FAIRE APRÈS UNE CONSULTATION D'OSTÉOPATHIE ?


Comment aider votre corps à mieux assimiler une consultation d'ostéopathie ?  Par Romain Larue
Comment aider votre corps à mieux assimiler une consultation d'ostéopathie ? Par Romain Larue

En ostéopathie, il existe deux types de patients :


1. Ceux qui pensent que l'ostéopathie règle les causes des douleurs et qui retournent vivre leur vie sans rien changer.


2. Ceux qui pensent qu'ils font partie du traitement et qu'il faut mettre des choses en place pour que les améliorations apportées par le traitement soient efficaces à long terme.


Je ne vais pas vous cacher que ceux que je vois avec le moins de douleurs sont ceux qui sont actifs dans leur guérison. Le traitement ne s'arrête pas au moment de se relever de la table...


DONC, VOS MANIPULATIONS NE SUFFISENT PAS ?


Pour comprendre, il faut revenir un peu à la base de l'ostéopathie : pour vous soigner, nous allons nous baser sur la mobilité des différents éléments de votre corps les uns par rapport aux autres, que ce soit des os, des muscles, des organes ou tout autre tissu qui compose le corps. Ce qui est important ici, c'est que jusqu'à votre arrivée au cabinet, votre corps bougeait en tenant compte des pertes de mobilité possible de votre corps. Il avait installé des habitudes, des réflexes pour s'adapter à votre mobilité du moment et aux douleurs qui peuvent en découler.


Il est possible que ces façons de faire aient été conscientes à un moment, comme boiter suite à une petite entorse de cheville. Avec le temps, la douleur s'estompe et la vie reprend "normalement". Sauf que dans ce cas précis, il est possible que la boiterie soit encore un peu présente, et que vous continuiez à marcher avec une modification de votre mouvement sans que ce soit conscient. J'ai pris l'exemple de la marche, mais cela fonctionne avec toutes les parties du corps. La douleur, voire même une simple gêne, va nous faire modifier notre mobilité sur le long terme.


En ostéopathie, lorsque nous manipulons, notre objectif est de redonner de la mobilité entre différents éléments de votre corps. Peu importe la technique utilisée, l'objectif premier est là. Il y a des objectifs qui vont en découler, comme une amélioration de la circulation, de la force, de la digestion, etc. Une fois que la manipulation est faite, les patients ressentent plus de fluidité ou une meilleure amplitude dans leurs gestes. C'est le fameux "je me sens plus léger". Cette sensation est agréable et il serait bien qu'elle se maintienne. Le souci, c'est que la prise de conscience de fin de traitement ne dure jamais très longtemps.


Les mouvements que l'on fait pour nous rendre compte que ça va mieux ne sont pas suffisants pour que le système nerveux en tienne compte. Ce simple mouvement ne permet pas de dire au cerveau que le problème est réglé et qu'il peut vivre en tenant compte de cette mobilité retrouvée. En clair, vous avez ressenti quelque chose, mais votre corps ne l'a pas intégré.


ALORS QU'EST-CE QU'IL FAUT FAIRE ?


Le secret réside dans la mobilité que vous allez donner à votre corps pour lui faire comprendre ce que nous avons fait. Il faut comprendre que nous redonnons une mobilité perdue à votre corps, et qu'il va falloir qu'il réapprenne à s'en servir.


Imaginez que vous perdiez un outil que vous utilisez tous les jours, et vous le perdez longtemps : vous allez trouver un moyen de faire sans, vous allez changer vos habitudes. Et puis vous le retrouvez, il n'est pas sûr que vous allez le réutiliser maintenant que vous avez trouvé un moyen de faire sans. Et c'est vrai même si la nouvelle façon de faire est moins efficace. Vous avez mis en place de nouveaux réflexes et il faut les changer. Cela prend du temps et demande d'y penser pendant un moment.


C’est exactement pareil dans votre corps. Si une perte de mobilité entraîne une douleur quand vous vous penchez en avant, vous allez trouver un moyen de le faire sans activer cette douleur, et vous allez prendre l'habitude de faire ce geste : au début, il faudra y penser, puis cela deviendra automatique. Lorsqu’un ostéopathe vous donne la possibilité de refaire un mouvement, c’est pareil, il vous faudra un peu de temps et d’entraînement pour parvenir à refaire vos mouvements quotidiens en utilisant la mobilité retrouvée. Il arrive même que la douleur soit encore présente lors des premières répétitions du mouvement et qu'elle se dissipe après quelques secondes. C’est une réaction normale de votre corps, mais on y reviendra dans un autre article car le sujet est vaste.



Comment aider votre corps à mieux assimiler une consultation d'ostéopathie ?  Par Romain Larue
Comment aider votre corps à mieux assimiler une consultation d'ostéopathie ? Par Romain Larue

Pour aider le corps à trouver ces nouvelles marques, le mieux est de donner des exercices de mobilité à faire régulièrement. Ils doivent être spécifiques à la mobilité travaillée et doivent être répétés suffisamment pour que l'information soit intégrée par votre système nerveux. Et croyez-moi, il est têtu ! On estime en effet qu'il faut en moyenne 150 répétitions d'un exercice pour qu'il crée une nouvelle habitude efficace. Pour être efficaces, ces répétitions doivent être étalées régulièrement dans la journée, durant plusieurs semaines.


Au cabinet, les exercices que je donne sont un peu particuliers et spécifiques. Une mobilité articulaire sert pour bien plus de gestes que vous pouvez l’imaginer. Vous allez, par exemple, mobiliser vos cervicales pour faire vos lacets, mais ce n’est pas là-dessus que vous allez vous concentrer, on pensera aux lombaires surtout. C’est la raison pour laquelle on va donner des exercices de mobilités complètes d’une articulation plutôt qu’un seul geste.


ET SI JE NE FAIS RIEN ?


Si vous décidez de ne rien faire, c’est comme dans pas mal de thérapies, nos efforts n’ont pas toujours le même effet. Certains vont avoir de bons résultats sans en faire trop. D’autres vont devoir fournir des efforts considérables pour que le traitement fonctionne. Certains patients ne vont pas avoir à y penser pour que leur corps tienne compte de ce que l'ostéopathe a fait, et d'autres vont devoir faire les 150 répétitions de façon rigoureuse pour avoir un résultat efficace. Il n'est malheureusement pas possible de savoir si vous faites partie de l'une ou l'autre équipe. Le mieux reste de faire les exercices. On essaie de faire en sorte qu’ils ne soient pas trop contraignants. Par exemple, j'essaie que la somme de la durée des exercices que je donne ne dépasse pas 1 minute par série, ce qui va prendre cinq fois une minute par jour et 150 minutes sur 30 jours, soit 2h30 d'exercice qui passeront inaperçues dans votre planning parce qu’ils seront découpés en tranches d'une minute.


Pour comprendre à quel point la fréquence de répétition est importante, imaginez que je vous dise à partir d'aujourd'hui, quand vous mettez vos chaussures, commencez par l'autre pied. Ou quand vous montez les escaliers, vous allez changer le pied que vous posez en premier (parce que oui, vous commencez toujours à monter les escaliers avec le même pied). Vous allez voir à quel point ce n'est pas facile de changer une habitude quand on ne fait pas l’exercice régulièrement, tout simplement parce qu'elles sont devenues automatiques et que vous n'avez plus à y penser.


MON ASTUCE


Souvent, je n'annonce pas tout de suite le nombre de répétitions nécessaires pour enraciner une nouvelle habitude motrice. Je commence par donner un conseil pour y arriver avant de faire le calcul. Mon conseil pour éviter d’avoir à créer un rappel pour penser à faire vos exercices, c'est de les faire à chaque fois que vous allez aux toilettes avant de sortir. On va tous au moins 5 fois par jour aux toilettes et on le fait tous les jours de la semaine de façon étalée sur la journée. Je n'ai pas encore trouvé de choses aussi récurrentes dans nos vies et plus glamour. Et je demande à mes patients de le faire pendant 30 jours. Nous avons donc 150 répétitions avec des exercices réguliers et espacés dans la journée. La boucle neurologique est ainsi dans les meilleures conditions pour s’installer efficacement et durablement.


CONCLUSION


Pour conclure, l'ostéopathie est une pratique qui permet à nos patients d'avoir de meilleures mobilités, mais il est peu probable que notre travail suffise pour que les effets durent longtemps. Faire quelques exercices de mobilité pour informer votre système nerveux que nous avons travaillé ensemble vous aidera sans doute à rendre le traitement plus efficace dans le temps. J'espère vous avoir donné des éléments pour comprendre le fonctionnement de votre mobilité. Si vous avez des anecdotes à partager, les commentaires sont ouverts.


C’est tout pour cette fois, on se voit dans le prochain billet. D'ici là, prenez soin de vous et des autres.


Romain

106 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Post: Blog2_Post
bottom of page